Cérémonie de l'Armistice

En photos

Le monde était une nouvelle fois au rendez-vous pour cette cérémonie de commémoration.
Théo, Victor, Lili, Clémentine, Jonas et Romain y ont lu un texte intitulé "On n'aime pas les chats". 

PS: Merci à Ingrid Clément pour le reportage photos. 


Texte " On n'aime pas les chats" de François DAVID et Géraldine ALIBEU

 

C’était un chat qu’on n’aimait pas.

 

On n’aimait pas sa couleur.
On n’aimait pas son odeur.
On n’aimait pas son pelage.
On n’aimait pas sa queue,
ni ses oreilles,
ni ses moustaches.

Mais surtout, surtout,
c’était un chat.
Et on n’aime pas les chats.
Voilà ! C’est comme ça.
Ça ne s’explique pas.

Alors, puisqu’on ne l’aimait pas,
il n’avait pas à rester là :
qu’il déguerpisse !
Et vite !

Mais lui, il s’incrustait.
Comme s’il le faisait exprès !
Et nous, c’est humain,
on l’aimait encore beaucoup moins !

En plus, quand on venait lui demander poliment de partir,
il émettait des petits sons pour nous attendrir.
Des cris aigus et dégoutants.
On avait envie de se boucher les oreilles.

Il fallait qu’on en ait de la patience,
pour supporter ses miaulements !

Comme il ne voulait toujours rien comprendre,
on a été obligés de lui dire ce qui était arrivé autrefois
aux chats qui chialaient comme lui, et qui puaient,
et qui guettaient les restes des gens honnêtes :
on les jetait dans l’eau bouillante, on les lançait
dans des puits ou on les clouait sur la porte des granges.
Il y en a même qui s’en étaient fait des manteaux.

Bien sûr, c’était il y a longtemps.
Et nous, on n’est pas des méchants.
Aussi, on lui a laissé dix minutes.
Seulement, cette fois, il devait décamper !
Tout de suite !

Ce n’était pas la peine d’essayer de dire au revoir
ou de prendre de la pitance en partant.
Plus il s’en irait vite,
mieux ça vaudrait pour lui.
Oui, au fond,
c’était pour son bien !

Ça y est !
Il est parti.
Et les autres chats aussi.
Ils ont mis le temps,
mais désormais ils ont compris.
Ils sont allés chercher des pays
où on aime les chats.
Chacun ses gouts !
Bon voyage ! Et bon débarras !

Maintenant, ici,
on est tranquilles.
Tout est pareil.
Tout se ressemble.
Tout le monde est identique.
Enfin !

 

Il n’y a qu’une chose qui nous gêne encore.
C’est rapport à notre cousin, Igor.
Apparemment, il est comme nous, mais…
                            on trouve de plus en plus
                            qu’il a une tête de chat.